Publié le 15 Juillet 2025Loi Boutin atouts et limites de cette mesure pour le locataire
Qu'est-ce que la loi Boutin ? La loi Boutin, instaurée en 2009, vise à encadrer la location de logements et à protéger les locataires grâce à un calcul rigoureux de la surface habitable. Cette mesure fait partie d'une initiative plus large pour améliorer l'accès au logement et lutter contre l'exclusion. Lors de la signature d'un bail, le bailleur doit fournir la surface habitable exacte du logement, renseignant ainsi le futur locataire sur le bien qu’il s’apprête à occuper. Les points forts de la loi Boutin pour les locataires Transparence et sécurité : en imposant la mention obligatoire de la surface habitable dans le contrat de location, la loi apporte une transparence appréciable pour les locataires. Cela leur permet de comparer plus facilement plusieurs appartements sur la base du prix au mètre carré. Meilleure protection : la loi Boutin protège les locataires contre les informations erronées ou les exagérations de surface. Elle permet ainsi de prévenir d’éventuelles arnaques sur la taille réelle du logement. Critères précis : la réglementation précise que le logement doit comporter au moins une pièce principale avec une surface de plancher d’au minimum 9 m² et une hauteur sous plafond de 2,20 m ou, à défaut, un volume habitable d’au moins 20 m³. Ce que comprend (et ne comprend pas) la surface habitable La surface calculée selon la loi Boutin rassemble les espaces à vivre, notamment les chambres, salons, cuisines, salles de bain et combles aménagés. En revanche, ne sont pas pris en compte dans ce mesurage les caves, balcons, terrasses, greniers non aménagés, vérandas, remises, ainsi que l’épaisseur des murs et des cloisons, les embrasures de portes et fenêtres. Quelles limites pour le locataire ? Exclusion de certains espaces : des parties du logement comme les caves, balcons ou loggias ne sont pas incluses, ce qui peut parfois créer une différence nette avec la surface réellement utilisable. Risque d’erreur de mesurage : bien que le mesurage soit réglementé, une erreur est toujours possible. Dans ce cas, le locataire dispose d’un recours si la surface indiquée est supérieure d’au moins 5 % à la réalité : il peut demander une diminution proportionnelle du loyer. Application uniquement à la location : la loi Boutin ne s’applique pas lors d’une vente immobilière, mais uniquement pour les locations à usage d’habitation principale, ce qui limite son champ d’action. En quoi la loi Boutin diffère-t-elle de la loi Carrez ? La loi Carrez s’applique lors de la vente de biens en copropriété et exige la mention de la superficie privative, qui inclut certains espaces comme les greniers ou vérandas si la hauteur sous plafond dépasse 1,80 mètre. Cette méthode diffère donc de celle de la loi Boutin, qui ne considère que les surfaces véritablement habitables. Pour les locataires, c’est bien la surface habitable, calculée selon la loi Boutin, qui doit être prise en compte et insérée dans le bail de location. Le rôle du professionnel du diagnostic Pour garantir un mesurage fiable et conforme à la réglementation, il est conseillé de faire appel à un diagnostiqueur immobilier. Ces professionnels disposent de l’équipement requis et maîtrisent les normes en vigueur. Cela assure au locataire de ne pas subir de mauvaises surprises et de disposer d’une information correcte sur la surface réelle du bien à louer. Conclusion La loi Boutin est un outil essentiel pour protéger les locataires en leur offrant une visibilité précise sur la taille du logement loué. Même si elle présente quelques restrictions, notamment sur la notion de surface et les espaces pris en compte, elle favorise la transparence et l’équité dans la relation bailleur-locataire. Il demeure important de bien comprendre la distinction avec la loi Carrez et de s’entourer de professionnels compétents pour que l’évaluation de la surface soit juste et conforme à la réglementation.